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Témoignages : répercussions de la COVID-19 sur les activités des OSBL

Témoignages : répercussions de la COVID-19 sur les activités des OSBL

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Deux mois après le début de la pandémie au Canada, les implications de la double crise économique et sanitaire se précisent.

Les résultats du sondage de notre récente Enquête sectorielle, intitulée Les organismes caritatifs et la pandémie de COVID-19, révèlent que les revenus ont baissé pour 69 % des répondants et que seulement 20 % d’entre eux pensent pouvoir maintenir leur niveau d’activité actuel pendant 3 à 6 mois. Des centaines d’organismes de bienfaisance, d’organismes sans but lucratif et d’entreprises sociales de partout au pays nous ont expliqué ce qu’ils vivent sur le terrain. Cet article de blogue, axé sur les défis opérationnels, est le deuxième d’une série consacrée aux témoignages du secteur sur les répercussions de la COVID-19.

*Avant de lire ce blogue, nous vous encourageons à montrer votre soutien pour le secteur en envoyant un lettre au PM Justin Trudeau. Nous lui demandons de mettre en œuvre un programme de subventions pour la résilience du secteur, qui fournira une bouée de sauvetage vitale et permettra aux organismes de bienfaisance et sans but lucratif d'aider les collectivités durant la pandémie et lors du rétablissement. Ajoutez votre voix*

Une lente transition numérique n’est plus possible

Au début de la crise de la COVID-19 au Canada, les autorités de santé publique ont demandé à tous ceux qui le pouvaient de travailler de la maison. Notre recherche démontre que 54 % des organismes caritatifs ont maintenant transféré leurs services en ligne. Malheureusement, les donateurs et les bailleurs de fonds incitent depuis toujours le secteur à minimiser ses coûts administratifs et opérationnels — dont ceux de la technologie. Ce sous-investissement chronique du fonctionnement opérationnel de base rend la transition vers le travail à distance très difficile pour de nombreux organismes.

Prenons, par exemple, le cas de Camrose Open Door qui offre des services sociaux aux jeunes. Cet organisme manquait d’ordinateurs ou de téléphones pour que tous ses employés puissent travailler à domicile et a dû obtenir un nouveau financement pour en acheter, alors que ses dons ont baissé de 75 %. 

En plus du coût considérable de la transition vers le travail à domicile, Stella’s Place, organisme de santé mentale de Toronto, nous a informés que le travail à distance a été compliqué par les protocoles provinciaux de gestion des dossiers de santé qu’il doit respecter pour stocker les renseignements personnels. L’organisme ne peut pas, par exemple, stocker des dossiers sur les serveurs américains — ce qui lui interdit d’utiliser la majorité des applications infonuagiques. 

Layoffs, restructuring, and the rush to meet rising demand

Selon notre recherche, 30 % des organismes caritatifs ont déjà mis à pied des membres de leur personnel et 55 % prévoient débuter ou poursuivre les mises à pied. Cela pose d’importants défis pour la prestation des programmes et des services. 

Le Cook Street Village Activity Centre qui sert les personnes âgées à Victoria, en Colombie-Britannique, combat de son mieux l’isolement social des membres de sa communauté qui risquent de contracter la COVID-19. Au début du confinement, son personnel téléphonait une fois par semaine à chaque membre et lui permettait de prendre contact en ligne. Cette tâche est devenue quasiment impossible quand l’organisme a été contraint de mettre à pied presque tout son personnel. 

Hope’s Home, un organisme d’éducation de la petite enfance de la Saskatchewan pour les enfants aux besoins médicaux complexes, a été forcé de procéder à des mises à pied quand le gouvernement a imposé la diminution du nombre d’enfants par salle de classe. À cause de ce changement et de l’impossibilité pour les parents de reprendre le travail, cet organisme a subi une baisse importante de ses revenus provenant des frais de garde. Alors que ses revenus gagnés étaient déjà préoccupants, il a dû également annuler son activité de financement la plus importante de l’année, ce qui présente un défi considérable pour cet organisme qui s’efforce de prendre soin des enfants qui lui sont confiés en toute sécurité.

 

Hope's home

Hope’s Home, un organisme d’éducation de la petite enfance de la Saskatchewan pour les enfants aux besoins médicaux complexes

 

Assurer la sécurité des employés, des clients et des bénévoles

Bien que certains organismes puissent suspendre leurs services ou transférer leurs programmes en ligne, c’est impossible pour de nombreux organismes de première ligne qui servent les populations vulnérables et qui ont dû mettre en place sans tarder de nouvelles mesures de santé et de sécurité. 

C’est le cas de Chez Willie, un centre de jour pour les sans-abri administré par le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or. Incapable de se conformer aux règles de l’isolement social à son emplacement habituel, il a déménagé au plus vite dans des locaux plus vastes, utilisés habituellement pendant l’été pour un marché, pour assurer la sécurité de son personnel et de ses clients. 

Revenons maintenant à Hope’s Home, dont l’équipe a réussi à se procurer plusieurs équipements de protection individuelle, rendus indispensables par le système immunitaire affaibli d’un grand nombre de ses enfants. En revanche, si une épidémie se déclenche dans cet établissement, le nombre d’équipements risque d’être insuffisant et il devra fermer ses portes. Comme l’organisme offre des services de garde pour des enfants ayant des besoins médicaux complexes ou des besoins développementaux, il a permis à 107 parents de continuer à travailler, ce qui serait impossible autrement. Une fermeture serait catastrophique pour les familles qui dépendent de ses programmes. 

EMBERS, une entreprise sociale qui emploie temporairement des personnes confrontées à des obstacles à l’emploi, a dû également apporter d’importantes modifications à ses activités. Elle continue à envoyer ses employés aux chantiers de construction qui sont toujours ouverts en Colombie-Britannique. L’entreprise accueille normalement jusqu’à 50 travailleurs en même temps dans ses locaux où ils consomment un déjeuner gratuit en interagissant les uns avec les autres, tout en attendant d’être affectés à un chantier. Un panneau de séparation en plexiglas est maintenant installé à la réception pour protéger le personnel et le nombre de personnes pouvant être présentes en même temps dans les bureaux est limité à deux. L’entreprise continue de servir de la nourriture à l’extérieur, mais l’absence d’interactions sociales entre ses travailleurs, souvent déjà confrontés à des problèmes d’isolement social et de santé mentale, est une source d’inquiétude pour l’entreprise. 

Nouvelles mesures de soutien des employés pour contrer le stress sur la santé mentale et le fardeau des responsabilités

Le stress économique, l’anxiété, l’isolement social, l’incertitude, les nouvelles responsabilités familiales et, dans certains cas, la violence familiale, s’accumulent pour créer un lourd fardeau pour la santé mentale pendant la pandémie de COVID-19. 

Le Go Green Youth Centre à Toronto, qui s’efforce de réduire la pauvreté et de venir en aide aux jeunes désavantagés, ne connaît que trop bien ces défis. En avril, un membre de son équipe de direction a perdu un être cher à cause de la COVID-19. Un grand nombre de ses jeunes employés assument de nouvelles responsabilités familiales, comme ils doivent magasiner pour les membres de leur famille plus âgés qui restent chez eux pour protéger leur santé. Le Centre a compris que le soutien des employés pendant cette période incroyablement difficile exige beaucoup de souplesse, d’empathie et de ressources. 

De nombreux employeurs se rendent compte que, pour répondre à ces circonstances extraordinaires, des politiques de ressources humaines nouvelles ou actualisées sont nécessaires. Dans certains cas, les politiques sur les congés de maladie doivent être modifiées pour en éliminer l’obligation de fournir un certificat médical. Le Greater Trail Community Skills Centre, qui stimule le développement économique et social de la région du cours inférieur du fleuve Columbia, en Colombie-Britannique, impose une heure d’exercice par jour à ses employés, que ce soit du jardinage, du yoga, une course à pied ou une autre activité de leur choix, pour les éloigner de leur ordinateur et rendre ainsi le travail à distance plus sain, à la fois sur le plan mental et sur le plan physique.

Notre travail se poursuit 

Il est maintenant clair que le retour à « l’ancienne normale » d’avant la pandémie n’est pas pour bientôt. Nous axons actuellement nos efforts de défense des intérêts du secteur sur la création d’un Programme de subventions pour la résilience du secteur qui permettrait de financer les coûts de fonctionnement de base pour soutenir les organismes non admissibles à la Subvention salariale d’urgence du Canada. Nous continuons également de recueillir les témoignages du secteur sur les répercussions de la COVID-19 — si vous souhaitez apporter votre témoignage, veuillez le faire ici

Nous poursuivrons notre travail de concert avec le secteur pendant la crise de la COVID-19 et au-delà pour renforcer notre capacité collective de servir les communautés, les particuliers, les animaux et l’environnement, dans notre pays et à l’étranger. 

 

 

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