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Fini la privation, célébrons : 5 façons de changer la discussion sur les frais généraux

Fini la privation, célébrons : 5 façons de changer la discussion sur les frais généraux

Overhead is the most used criteria for judging a charity for donations but it is also one of the worst ways of judging a charity
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Une étude réalisée par la Muttart Foundation en 2013 nous a appris que presque trois quarts des Canadiens sont d’avis que les organismes de bienfaisance dépensent trop en salaires et en administration.

Il est inquiétant de penser qu’un Canadien sur trois estime qu’aucun argent ne devrait être dépensé en administration. N’est-il pas évident que de trop faibles investissements dans ce domaine peuvent s’avérer contreproductifs (en anglais) pour l’atteinte d’une mission (sans parler d’absence totale de tels investissements)? Chez Imagine Canada, nous croyons que pour avoir un impact réel, il faut investir.

Non seulement cette concentration sur les frais généraux est-elle contreproductive pour la réalisation de résultats, mais en plus, il s’avère difficile d’évaluer le travail des organismes fondé uniquement sur leur bilan. Surprenant vous dites? Or, si on vous donnait une liste des enseignants d’une école, y compris le montant que chacun dépense en salle de classe, penseriez-vous que l’enseignant qui dépense le moins serait le meilleur? Bien sûr que non! Vous demanderiez, avec raison, d’obtenir d’autre information, p. ex. les résultats d’examens des élèves et le taux de diplomation. Comme pour la qualité d’un enseignant, il est difficile d’évaluer le travail des organismes de bienfaisance et sans but lucratif sans en connaître le contexte.

Heureusement, les temps changent. Des donateurs et bailleurs de fonds bien renseignés mettent désormais plus d’accent sur les résultats et l’impact des organismes. Ils reconnaissent que pour produire un réel impact, il faut des frais administratifs et qu’en soi, les dépenses ne permettent pas de juger de la qualité de l’administration d’un organisme.

Alors, que pouvez-vous faire pour contribuer à faire évoluer la discussion sur les frais généraux? Voici cinq stratégies simples qui vous permettront de générer des changements au sein même de votre organisation.

1. Aidez vos bailleurs de fonds à voir au-delà des ratios de dépenses

Même si la proportion de vos frais généraux est parmi les plus bas, ne vous concentrez pas uniquement sur cet élément pour parler du succès de votre organisme, une approche qui manque de vision. Disons que votre organisme travaille avec des jeunes à risque. Qu’arriverait-il si vous décidez d’abandonner un de vos programmes parce que vous vous rendez compte qu’il ne permet d’aider qu’un petit nombre de jeunes contrairement à une autre initiative qui, quoique plus chère, donne de meilleurs résultats? Allez-vous perdre des bailleurs de fonds parce que l’année suivante, ils s’apercevront que la proportion de vos frais généraux a augmenté de façon notable?

Plutôt que de miser exclusivement sur vos ratios, présentez à vos bailleurs de fonds différents renseignements pour démontrer l’efficacité et la crédibilité de votre organisme. L’effet sera double : d’un côté, vous apprendrez à vos bailleurs de fonds à voir différentes mesures de votre succès, ce qui vous donnera la flexibilité de maintenir les programmes produisant les meilleurs résultats. De l’autre côté, vous mettrez vos efforts de recherche de financement sur des bases plus solides. En effet, signe d’une évolution positive, les bailleurs de fonds canadiens semblent vouloir en apprendre davantage sur les organismes qu’ils appuient. Alors, renforcez le profil de votre organisme en offrant à vos donateurs différents renseignements pour corroborer l’efficacité et la crédibilité de votre organisme, p. ex. des rapports annuels et états financiers, des biographies et messages des membres de la direction de votre organisme, la couverture de vos activités dans les médias et des rapports de résultats.

2. Célébrez vos réalisations

C’est vrai, mesurer l’impact de votre travail peut ressembler à une corvée. Or, les avantages que vous allez obtenir après avoir bien analysé et communiqué cette information en valent assurément l’effort. Un philanthrope souhaite que son don soit investi de la meilleure façon possible et qu’il obtienne le meilleur rendement qui soit. Si vous êtes en mesure d’expliquer l’incidence précise de chaque dollar donné, l’importance accordée à vos frais généraux et à la répartition de vos dépenses sera moindre.

Ainsi, prenez l’exemple de trois organismes dont le travail est axé sur la réduction du taux de récidivisme chez les criminels. L’organisme A dépense 30 % de chaque dollar à des fins administratives, l’organisme B, 10 % et l’organisme C, 15 %. Cependant, il a été démontré que le programme de l’organisme A réduit le taux de récidivisme de 14 % et celui de l’organisme B, de 2 %. L’organisme C n’est pas en mesure de donner cette information. D’après vous, quel programme est le plus intéressant pour un bailleur de fonds? (Le programme de l’organisme A, malgré le taux de dépenses élevé!)

3. Pour changer des choses à l’échelle du Canada, commencez par votre organisme

Bien que les organismes de bienfaisance jouissent de la confiance du public et reçoivent un soutien indéniable de la part des Canadiens, nous savons que nous pouvons toujours faire mieux pour expliquer notre rôle et nos contributions à la société. C’est pourquoi il est important d’encourager une culture organisationnelle qui met en valeur et communique bien l’importance des investissements à long terme dans le secteur de la bienfaisance.

Chez Imagine Canada, nous avons collaboré avec des partenaires pour encourager ce changement : se concentrer sur les résultats et l’impact plutôt que sur les dépenses. Plus tôt cette année, nous avons publié L’évaluation : état des lieux au Canada. Ce rapport présente une analyse exhaustive de la façon dont les organismes de bienfaisance et sans but lucratif canadiens évaluent leur travail, de leur communications avec leurs bailleurs de fonds au sujet de l’évaluation et des vecteurs et obstacles qui influencent leur travail d’évaluation.

4. Intégrez toujours les frais généraux dans vos demandes de financement

Il est tentant de sous-évaluer vos frais généraux au moment de préparer une demande de financement. Après tout, vous pourriez vous retrouver en compétition avec des centaines d’autres demandeurs. Cependant, comme nous avons expliqué dans un billet antérieur sur la préparation d'un budget, une telle décision peut avoir des conséquences négatives.

Les frais généraux de votre organisme comprennent p. ex. des frais juridiques et comptables, des frais de services, le loyer et les assurances. Si vous incluez un pourcentage de ces coûts dans le budget de votre demande de financement, le projet pourrait vous permettre d’absorber certaines dépenses de fonctionnement de votre organisme. En effet, sans ces dépenses, votre organisme ne pourrait fonctionner et le projet proposé dans votre demande ne pourrait être mis en œuvre.

N’oubliez pas que beaucoup de bailleurs de fonds savent très bien si les dépenses présentées sont réalistes. Ils ont étudié des centaines de budgets avant de s’arrêter au vôtre. Si vous excluez certaines dépenses de votre budget, dont les frais généraux, votre projet pourrait sembler inatteignable et être refusé. 

Une façon bien simple d’inclure vos frais généraux : indiquez-les comme un pourcentage de votre budget total (p. ex. 15 %) dans une ligne budgétaire à part. Quelle que soit l’approche que vous choisissez, préparez votre demande en respectant les directives émises par chaque bailleur de fonds. Ils sont nombreux à permettre un certain pourcentage de frais généraux, mais certains, quoique rares, n’en acceptent pas du tout.

5. Respectez la limite et la définition des frais généraux de chaque bailleur de fonds

Ce n’est pas parce que vous connaissez un bailleur de fonds que vous les connaissez tous. Chacun détermine son propre seuil acceptable des frais généraux, la définition même de ces derniers et des coûts administratifs.

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